La Chute

Albert Camus, Gallimard 1956, Folio, 160 p., 6,30€

Longue confession d’un homme retiré du monde à un autre homme, rencontré par hasard, j’achève « La Chute » en ayant presque envie de le recommencer.

Vanité, amour, amour de soi, jugement, peur du jugement des autres, raison de vivre, religion. 160 pages et tout y passe. Loin de moi l’idée de, ne serait-ce qu’esquisser, un début d’analyse sur un texte que les plus grands spécialistes de la littérature décortiquent depuis 65 ans. Mais je peux dire pourquoi je suis touchée ! En espérant donner envie à ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas encore le roman, de le lire ; aux autres de le redécouvrir.

Voilà donc l’histoire d’un homme qui se confesse à un autre, déjà, c’est étonnant ! Qui peut se targuer de l’avoir fait en étant tout à fait honnête ? Être lucide envers soi déjà est une prouesse, alors envers l’autre, ami ou inconnu… Surtout quand il s’agit de ne pas donner de soi la meilleure image. Empathie et presque envie au fil des pages !

Et puis cet homme à qui tout réussit, qui consacre sa vie à autrui, y compris dans sa profession, qui aime faire le bien, en bref qui s’accomplit à travers l’autre, et qui comprend que le moteur intime de ses actes n’est pas si altruiste, qui se l’avoue, qui ose le dire, et qui chute, sans fin : il inspire la compassion et il fait réfléchir, pour le moins. Et moi dans tout ça ? Mon rapport aux autres, à la vérité (la mienne et celle des autres), à l’apparence, à ce que je suis et ce que je construis, au jugement de la société ? Vertigineux.

Récit à tiroirs, qui ouvre porte après porte, le roman se referme sur une mise en abîme mystérieuse (pour moi en tous cas !) qui ne donne qu’une envie c’est de le reprendre.

Alors ce livre il est pour qui ? Pour tous ceux qui aiment la réflexion dans la lecture, le récit en forme de confession, les portes qui s’ouvrent dans un roman…

Vive l’été et la relecture des classiques !

Marie-Eve

Laisser un commentaire